Les quotidiens reçus jeudi à l’APS mettent en exergue les premiers éléments de l’enquête sur la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène livrés par le procureur de la République. Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Saint-Louis, Ibrahima Ndoye, s’exprimant lors d’un point de presse, est revenu sur "les péripéties" ayant entrainé la mort de Mouhamadou Fallou Sène, 26 ans, marié et père d’un enfant, dans des échauffourées entre forces de l’ordre et pensionnaires de l’UGB qui manifestaient pour le versement de leurs bourses et de meilleures conditions d’études.
Selon Walfadjri, "le procureur ouvre des pistes" et ajoute : "Ibrahima Ndoye confirme la mort par balle (….)". Sur cet aspect, L’Observateur titre : "Fallou Sène, autopsie d’une mort atroce". "La balle a occasionné une plaie pelvienne avec des lésions viscérales, une rupture des vaisseaux iliaques primitifs gauches et une hémorragie de grande abondance avec une arme à feu", rapporte le journal citant le rapport d’autopsie lu par le ministère public.
Selon La Tribune, "le procureur entre en scène" et promet que l’enquête "arrivera à son terme au plus tard avant la fin de cette semaine". "L’enquête sera bouclée ce dimanche", souligne Vox Populi, notant que le Procureur de Saint-Louis "confirme que la victime a été atteinte par une balle au niveau du bassin". "Le campus de l’Université Gaston Berger (UGB) déserté, l’UCAD s’enflamme à nouveau", signale le journal.
Sud Quotidien se fait écho de la violence qui a gagné les universités publiques depuis l’annonce de la mort de l’étudiant et titre : "L’UCAD sous haute tension". L’As reprend aussi le Procureur à sa Une : "L’enquête sera bouclée d’ici dimanche". Le Soleil, citant le ministère public, titre : "l’enquête avance convenablement". Ibrahima Ndoye a toutefois apporté des précisions sur la compétence du parquet de Saint-Louis, soulignant que si l’enquête met en cause la gendarmerie, le Tribunal de grande instance de Saint-Louis n’a pas compétence à engager des poursuites.
Dans ce cas, une fois l’enquête bouclée, "le dossier sera transféré au procureur de la République près le Tribunal hors classe de Dakar", qui va à son tour saisir le Tribunal militaire, seul habilité à juger les gendarmes, militaires et sapeurs-pompiers. Dans le quotidien Enquête, le père de la victime se confie : "Ils ont tué mon fils, mon espoir. Ce que je peux dire de Fallou, c’est un fils qui était meilleur que moi (….) Il était un homme droit, il était très respectueux et exécutait tous mes désirs sans broncher".
"Je faisais tant pour qu’il ne manque de rien. Lorsqu’il a obtenu le Bac, il pouvait ne plus poursuivre ses études mais il voulait simplement me faire plaisir. J’ai pu faire en sorte qu’il épouse une femme avec qui elle a eu un enfant. La dame est venue rejoindre le domicile conjugale il y a de cela trois semaines", a-t-il ajouté. La même publication s’interroge sur la gestion des bourses des étudiants et titre : "L’opacité totale".
"En 2012, le nouveau régime sous le sceau de la transparence et de la vertu avait commandité un audit pour nettoyer le système. 35 000 cas frauduleux, se félicitait Mary Teuw Niane (ministre de l’Enseignement supérieur), avaient été décelés. Quatre ans plus tard, le problème reste entier", note Enquête. Pour le paiement des bourses universitaires, Libération signale que l’Etat a débloqué les 5 milliards depuis le 30 avril.
"Le ministère de Finances et ses services ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables des retards dans le paiement des bourses qui ont conduit aux évènements tragiques à l’UGB de Saint-Louis", souligne le journal, notant que cette affaire s’est invitée lors de la réunion du Conseil des ministres. Selon Libération, Macky Sall s’est voulu "ferme" en déclarant : "Je situerai personnellement les responsabilités et j’en tirerai toutes les conséquences".
Le Soleil annonce que le chef de l’Etat a instruit, mercredi en Conseil des ministres, l’Inspection générale d’Etat (IGE) d’auditer le système de paiement des bourses. Le président de la République Macky Sall, "a fait diligenter" une mission de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) pour faire le point sur le système et les procédures de paiement des bourses d’études, selon le communiqué du Conseil des ministres". OID/ASB
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